Les Audacieux

Hommage au soldat hawaïen Robert Kuroda, mort au combat lors de la Bataille de Bruyères

En 2021, alors qu’il se baladait en forêt de Charmois, Sébastien Roure a fait une découverte qui a changé sa vie : celle d’une chevalière portant l’inscription « Wallace rider Farrington high school » et gravée au nom de R. Kuroda. Il ne le sait pas encore, mais il s’agit de la bague du soldat hawaïen Robert Kuroda, membre du 442e RCT (le régiment ayant participé à la Libération de la ville de Bruyères) et mort au combat lors de la bataille de Bruyères, l’une des plus sanglantes de l’armée américaine. Il sait d’emblée que cette bague n’est pas arrivée entre ses mains par hasard. A peine rentré chez lui il effectue quelques recherches sur internet pour voir où se situait l’école en question. En recoupant les informations trouvées avec le nom gravé au dos du bijou, il tombe sur une série de résultats à Hawaï dont une photo de la vitrine d’une carrosserie appelée “Kuroda”. Un détail dans la boutique le convainc qu’il est sur la bonne voie : en zoomant il aperçoit une étagère sur laquelle est exposée une médaille d’honneur. Il contacte par mail la famille sans succès. « Ils pensaient que c’était une arnaque » confie-t-il dans un sourire. Il demande alors à une des ses cousines, expatriée aux Etats-Unis de les informer qu’un Français souhaite leur restituer une chevalière appartenant à leur famille. « Grâce à elle, nous sommes rentrés en contact avec Kevin Kuroda, le neveu du soldat Robert Kuroda ». Son père, Joe, petit-frère de Robert, confirme que ladite bague ne lui a pas été retournée après son décès. “Cette bague a non seulement changé ma vie mais elle a ressoudé les liens de la famille Kuroda . Pour la famille, et Joe en particulier, c’est un signe, il faut aller la chercher sur place. Il faut savoir que le souvenir de la bataille de Bruyères est encore très présent chez les anciens combattants hawaïens et leurs enfants. Rendez-vous est pris. Kevin et sa femme font le voyage jusque dans les Vosges où les attendent Sébastien et sa famille. Sur le quai de la gare l’émotion gagne les deux familles et des liens se tissent naturellement entre eux. « Jusqu’à cette histoire je ne m’intéressais pas forcément aux faits de guerre sur le territoire. Cette bague a été le début de tout ». Le retour de la chevalière fait grand bruit aux USAet surtout à Hawaï À leur tour, la famille de Sébastien est invitée à rendre visite à leurs amis à Hawaï. Et là c’est une grande surprise. « C’était hallucinant nous avons été accueillis comme des héros » visitant des lieux prestigieux en VIP : le Capitole, Pearl Harbor,… se faisant interviewés par les médias américains. « Ils avaient même accroché le drapeau français aux cotés de celui des USA pour l’occasion ! ». La découverte de la bague du sergent Kuroda par Sébastien a en effet fait l’objet de plusieurs articles et reportages aux Etats-Unis et surtout à Hawaii, où de nombreux livres en anglais sont par ailleurs consacrés à la bataille de Bruyères. Sébastien, lui, ne voulait pas en rester là. Il voulait rendre hommage, en France, à Robert, sur cette terre où il avait perdu la vie. C’était le moins qu’il pouvait faire pour Joe, son frère. Il demande alors à l’émaillerie de Deycimont de réaliser deux plaques émaillées en hommage au soldat. Aidé de Gérome Villain de l’association Chemin de la Paix et de Jeff Morita, un historien hawaïen ayant accès aux archives de l’armée américaine, il tente de retrouver le lieu où le sergent Kuroda a perdu la vie : sur la colline de l’Avison, à Bruyères. C’est à cet endroit que sera inaugurée, en octobre, pour le 80e anniversaire de la Libération de Bruyères, la plaque commémorative. Quant à la seconde, elle est partie chez Joe Kuroda, à Hawaï. Celui-ci étant trop âgé pour faire le voyage en France cet automne. Elle devrait trouver place dans le parc qui porte déjà le nom de Robert. Aujourd’hui encore Sébastien apporte son aide aux personnes qui recherchent les propriétaires d’objets hawaïens qu’elles possèdent. “Avec les contacts que j’ai tissés sur place je recherche les familles. J’aime retisser l’histoire de ces soldats morts pour nous libérer”. CARTE SENSORIELLE

L’unicité : renouer avec soi

retraite dans les Vosges

Et si notre quête de sens, du bonheur, passait par un retour à soi ? À qui on est, fondamentalement.C’est l’invitation que propose Johanne Utard : un appel à nous relier à ce que nous sommes intérieurement dans nos cellules, à notre unicité, en plongeant en nous-mêmes. Et quoi de plus bel endroit que les Vosges, pour y parvenir… En grandissant, l’enfant, suivant son lieu de naissance, l’éducation qu’on lui donne, les rencontres qu’il fera, va se « construire », être influencé par ce et ceux qui l’entourent, par ce qu’il entend et ce qu’on lui répète. Chacune des expériences de vie qu’il va connaître va, soit être en accord avec ce qu’il est, soit répondre à des conditionnements « je fais cela parce que… » Dans cette dernière situation, certains vont développer des croyances, d’autres vont choisir une voie professionnelle dictée, reproduire des schémas qui auront des répercussions dans leurs relations amoureuses, familiales, professionnelles…Résultats : ils vont se perdre en route, oublier leur vraie nature, ce qu’ils sont fondamentalement, voire se dire : « j’ai l’impression de passer à côté de ma vie », « je suis à côté de mes pompes »,… Ces mots ne sont pas anodins et traduisent tous un éloignement de ce que nous sommes à l’intérieur de nous, notre unicité. C’est comme si, en grandissant, nous avions oublié ce que nous étions vraiment. Nous avons la nostalgie de nous-mêmes. “Regardez en vous-même et vous trouverez toutes les réponses que vous cherchez”. Pour mieux comprendre, Johanne donne l’exemple d’une personne qui aime l’art. La question que cette personne pourrait se poser c’est : est-ce j’aime l’art parce que « ça passe bien en société et parce qu’enfant on m’a expliqué que l’art était un signe de reconnaissance ou alors l’art nourrit quelque chose à l’intérieur de moi ? » Si la réponse est que cette personne aime l’art pour faire plaisir aux autres, alors elle passe à côté d’elle. Si, en revanche, l’art est pour elle nécessaire car cela lui procure de la joie personnelle, alors, cette pratique est bien reliée à ce qu’elle est, intérieurement. Renouer avec son essencepour ne plus passer à côté de sa vie En questionnant nos attitudes, notre rapport à l’autre, aux situations, en s’écoutant, en se demandant pourquoi on aime telle ou telle chose, pour satisfaire quoi, ou qui, bref, « en soulevant le tapis », comme l’illustre Johanne, on déconstruit progressivement chaque élément. Ce travail de « dépouillement » est une invitation à plonger en soi, à se regarder en miroir pour observer avec attention et tendresse ce qu’il se passe, pour, à la fin, supprimer ce que « l’on croit être » et ne garder que le vrai : « ce que l’on est », notre unicité. Cette unicité est la colonne vertébrale de chaque individu. Si tous les humains fonctionnent de la même manière, intérieurement, nous portons tous un regard différent sur le monde qui nous entoure. Comme l’art fait partie de l’expression de l’unicité dans l’exemple précédent, pour Johanne chacun a sa propre « partition de musique ». La sienne, c’est justement d’aider les autres à trouver la leur. Parce qu’elle-même en a fait l’expérience et qu’elle est en joie de la transmettre à son tour. Un cheminement personnel Après un passage dans le commerce international dans différentes structures en tant que conseillère emploi et formation, Johanne a découvert la naturopathie, puis le jeûne et le coaching qu’elle a pratiqué pendant plusieurs années. Au fur et à mesure de son cheminement personnel, des rencontres qu’elle a faites, ses accompagnements ont évolué, nourrissant sa pratique. Actuellement thérapeute et coach, elle propose des séances de « dépouillement » individuel ou collectif, comme la retraite qu’elle organise en avril, dans les Vosges, sa terre natale. Le dépouillement « ce n’est pas du développement personnel parce qu’il n’y a rien à développer, on est déjà assez, on est nous » explique-t-elle. Ce qui est incroyable, « c’est qu’une fois que le travail de dépouillement commence, le monde extérieur se transforme lui aussi ».Pourtant il ne change pas. C’est simplement le regard que l’on porte sur lui qui a évolué. « Le plus surprenant, poursuit la jeune femme, ce sont les répercussions que ce travail a sur notre corps : on est en santé ! ».  Cette expérience du « retour au centre », elle le partage depuis plusieurs années. Et les résultats auprès des personnes qu’elle accompagne sont tels qu’elle a eu envie de prolonger l’expérience lors d’une retraite, en groupe. « La puissance et l’énergie du groupe vont multiplier d’autant les apprentissages. Comme autant de miroirs sur lesquels se refléter. » Une semaine au cœur de la nature pour retrouver sa nature Pendant des séjours d’une semaine, Johanne va accompagner un groupe à la découverte d’eux-mêmes de différentes manières et de manière unique. Alimentation, écriture, partage, balade, silence,… chacun à son propre rythme, va être invité à se regarder, à écouter son corps, ses émotions. Cette retraite « c’était une évidence qu’elle se déroule dans les Vosges. Avant tout parce que je me choisis moi, sourit-elle. Et ce lieu, situé en pleine nature se prête bien à l’introspection. À son contact, on revient à notre nature véritable. » À travers différents ateliers, pendant les temps de repas, seul ou en groupe, chaque participant va donc être invité à « retirer le masque qu’il porte pour faire « bonne figure », à déconstruire tout ce qui n’est pas utile, à lever tous les voiles afin de voir clairement son véritable chemin. Et découvrir ce que Johanne a elle-même expérimenté par ce processus dit de « dépouillement » : la paix intérieure. CARTE SENSORIELLE Pour en savoir plus : retrouvez Johanne sur son site : https://naturalistic.fr/

Le retour du Tour de France féminin

Depuis 2018, Aline Clément défend le cyclisme et le sport au féminin de manière large, en roulant sur le pas des hommes du Tour de France avec l’équipe « Donnons des Elles au vélo J-1« . Outre le défi sportif et la finalité de voir renaître un tour de France féminin, la jeune femme entend, par son engagement, promouvoir la pratique sportive « comme un remède qui fait du bien sur de nombreux plans. » Pour comprendre le parcours d’Aline, il faut remonter en 2017. En surfant sur un site de partage d’activités sportives, elle tombe sur un échange entre internautes. Ils évoquaient le passage, dans les Vosges, d’une étape cycliste féminine d’une épreuve appelée « Donnons des Elles au vélo J-1 » et de la possibilité de les soutenir en courant avec elles. Les coureuses de l’épreuve devaient effectuer toutes les étapes du Tour de France un jour avant le passage des hommes, avec l’objectif affiché de montrer que les femmes sont tout à fait capables de réaliser ce défi sportif. La finalité ? Réinstaurer un Tour de France féminin, par étapes médiatisés. Comme il en existait avant 1989. “Un gagnant est un rêveur qui n’abandonne jamais. »Nelson Mandela. Une dizaine de femmes cyclistes et autant de membres dans le staff Séduite pas le message véhiculé, Aline pose sa candidature l’année suivante pour participer au projet et elle est retenue. Pendant quatre années de suite. « Les femmes font autant de sacrifices que les hommes, ce n’était pas juste qu’elles ne puissent, comme eux, participé au Tour de France. »  Tout comme les 13 femmes originaires d’un peu partout en France qui courent à ses côtés, elle prépare chaque épreuve avec rigueur. Recherche de partenariats, gestion logistique, etc. Contrairement à leurs homologues masculins, l’organisation est gérée à la fois par les coureuses et les membres du staff. Ensemble ils préparent les étapes, les rapatriements, les réservations d’hébergements…  « Nous ne sommes pas sur un format « course », il n’y a pas de chrono. Et à chaque fin d’étape on prend le temps d’échanger avec les élus locaux pour évoquer notamment leur vision d’un tour de France féminin.«  En attendant le Tour des femmes Lors de l’édition 2019, l’ASO (Amaury Sport Organisation, organisme gérant le Tour de France) annonçait officiellement, l’organisation d’un tour féminin en 2020, avec passage de témoin sur Champs Elysées, à la fin du Tour de France des hommes. Le Covid ayant boulversé le calendrier sportif et notamment reporté les JO, le tour se déroulera normalement en 2022. En attendant en juin 2021, les coureuses de « Donnons les Elles au vélo J-1 » se sont lancées, comme lors des précédentes éditions, un jour avant les hommes, pour garder la dynamique. « Mais le message était différent, plus axé sur la promotion du cyclisme féminin dans les territoires traversés. Chaque fille a fédéré autour d’elles des hommes et des femmes pour qu’ils viennent rouler sur une étape avec elles ». Les Vosges n’étant pas traversé par le Tour, Aline a proposé une étape jumelle de l’étape Bretonne le 26 juin : 2300 m de dénivelé au départ d’Epinal pour rejoindre Mortagne. Ainsi, le 26, pendant qu’Aline se lançait depuis la Bretagne, un groupe roulait en parallèle depuis les Vosges. Les Vosgi’elles, association créée autour d’elle pour développer et promouvoir le sport féminin dans les Vosges, et préparer les participants à l’épreuve jumelle, était née. Promouvoir le sport féminin dans les Vosges  « Plus qu’un projet ponctuel, cette association c’est surtout pour moi, un moyen de montrer que le sport est une belle aventure qui se partage à plusieurs. L’idée est de faire se rencontrer des gens pour qu’ils s’entrainent ensemble, plusieurs jours par semaine. Pas qu’au cyclisme, mais aussi au trail, au VTT, au cross fit… C’est plus motivant de faire du sport à plusieurs, cela peut enclencher le déclic pour s’accrocher à une activité physique régulière. » Derrière cette volonté d’accompagner les femmes, et les hommes, vers une pratique sportive plus fréquente, comme elle peut le faire avec ses élèves de collège, Aline défend aussi l’idée que le sport est un mode de vie qui « nous fait nous sentir mieux, nous pousse à explorer nos limites, à partager nos expériences. » C’est un remède gratuit qui fait du bien sur de nombreux plans. « On y vit des émotions incroyables et la pratique du sport, quel qu’il soit, procure de vrais plaisirs. Des sensations particulières que je n’ai vécues nul part ailleurs. »  Plus qu’un métier ou une passion, le sport, pour Aline c’est une philosophie de vie. CARTE SENSORIELLE Pour en savoir plus : suivez les Vosgi’elles sur les réseaux sociaux

Rallye aïcha des gazelles 2019 : Les Elles Gaz’ se lancent un défi féminin et solidaire

Rallye Aïcha des Gazelles

– Article mis à jour le 31 août 2020 – En 2020 Caroline fêtera ses 40 ans. Un âge symbolique comme une étape à franchir pour cette maman de deux enfants. Pour le célébrer, elle s’était lancée le défi de participer, en mars, au Rallye Aïcha des Gazelles avec son amie Gilliane. D’un défi personnel, le projet est devenu, ambassadeur. Pour le Don du Sang, dont Caroline et Gilliane sont « ambassadonneuses » et pour les Vosges et la Lorraine, leur territoire de vie.Mais la crise sanitaire due à l’épidémie du Covid 19 étant passé par là, c’est désormais en mars 2021 qu’elles partiront pour le Maroc. A l’origine il s’agit d’une envie de franchir le cap de la quarantaine en participant à un projet un peu fou : un rallye 100% féminin, sans GPS. Et puis au fil des mois, il se mue en aventure humaine. « Il est vrai que c’est d’abord un défi personnel. Un projet qui a mûri, explique Caroline Naudin, pilote de l’équipage 100% lorrain qui participera du 12 au 27 mars 2021 à la 30e édition du Rallye Aïcha des Gazelles (dates mises à jour). « Au départ je voulais partir 15 jours au Canada, seule, mais j’ai trouvé, dans ce rallye, ce que je cherchais : concilier l’envie de profiter de ces 15 jours sans GPS, sans repère, pour arrêter ce « TGV de la vie » dans lequel nous montons chaque jour et réaliser un projet plus ambitieux alliant le dépassement de soi, l’humanité, la solidarité et le partage. » C’est ainsi que Caroline propose à son amie Gilliane Riouffrait de prendre place à ses côtés. « Nous nous connaissons depuis plus de vingt ans et nous sommes très complémentaires. Gilliane est compétitrice alors que je suis plus aventurière » sourit Caroline. Toutes deux approchent la quarantaine, sont mariées, mères de deux enfants et « ambassadonneurs » pour le Don du sang et de plasma. En participant au Rallye Aïcha des Gazelles elles souhaitent faire bénéficier au Don du sang de son rayonnement médiatique. Tout comme au département des Vosges, notamment à ses filières d’excellence dont « la très dynamique filière textile. C’est important pour nous, d’autant que les entreprises et les personnes qui nous soutiennent sont vosgiennes ». « C’est la possibilité de réaliser un projet qui rend la vie intéressante » – L’Alchimiste. Promouvoir le challenge féminin Ces partenaires, Caroline et Gilliane y tiennent. Sans eux pas de rallye. Même s’il leur en manque encore (il est toujours possible de les soutenir en cliquant ici), les deux coéquipières se préparent d’ores et déjà activement, physiquement et mentalement.« Nous travaillons sur le projet depuis un an afin de rechercher des sponsors et boucler le budget mais aussi pour nous préparer. Nous sommes sportives toutes les deux, mais pour autant, sur place, nous savons que nous devrons nous dépasser, aller au-delà de nos limites. C’est le principe de ce rallye hors piste 100% féminin, » explique Caroline. D’ailleurs cette capacité à se surpasser fait partie de notre quotidien, à nous les femmes, que cela soit au niveau personnel ou professionnel. » La jeune femme avoue avoir été séduite par l’histoire du Rallye Aïcha des Gazelles. « La condition de la femme au Maroc a énormément évolué grâce à Mohamed VI et le rallye a fait avancer les choses. En montrant qu’elles étaient capables de participer à ce genre d’épreuve, les femmes ont fait bouger les codes. » Un défi pour gagner en confiance Au fur et à mesure que les mois avancent, l’euphorie du départ se fait de plus en plus sentir. Mais toutes deux gardent les pieds sur terre (et la tête dans les étoiles). Après 30 années d’ancienneté le rallye a créé autour de lui une communauté d’anciennes pilotes qui échangent régulièrement entre elles et avec les nouveaux équipages. « Si nous réussissons à offrir au Don du sang la visibilité que cette cause mérite nous serons satisfaites. Et puis, bien sûr nous espérons ressortir de cette expérience plus riches, différentes et confiantes afin d’aborder la quarantaine épanouie. Toutes les anciennes participantes disent qu’il y a un avant et un après et que l’adage « il n’y a pas de problème, que des solutions est vrai » » confie Caroline. Une réalité à laquelle devra faire face l’équipage lorrain, une fois dans le désert. CARTE SENSORIELLE Caroline et Gilliane remercient l’ensemble de leurs partenaires (et ceux qui les rejoindront) : Proman – Freeman T Porter – GQF88. – CS Courtage – O2 Epinal – BMW Car avenue – Eurocarrelages –  UP textile – Sac Citoyen – Vittel Events – Livio – Tchizz Voyages – Fibre Verte – Roc Eclerc – Rotary – Dynabuy – Lefevre Lorraine ainsi que Centurial Sécurité.

L’écologie à portée de tous : La sobriété heureuse selon Flora Hebrige

Flora Hébrige coquelicots

Si vous avez toujours pensé que vous tout seul dans votre coin vous ne pouviez pas énormément agir pour prendre soin de la planète, courez écouter et lire Flora Hebrige. En plus de distiller ses (bons) conseils sur sa chaîne YouTube et dans son livre, tous deux appelés « écolo-thérapie », la jeune femme dédramatise réellement le geste « éco-citoyen ». Et ça fait du bien ! « Je ne suis pas une écolo, j’aime mon confort de vie et voyager. Nous vivons de toutes façons dans une société où il est impossible d’être vraiment écolo. Mis à part être extrémiste… » Flora Hebrige est sans langue de bois. Elle dit les choses vraiment et simplement. Des mots qui déculpabilisent toute démarche écologique.« Pour moi cela a duré 10 ans. 10 années de progression lors desquelles j’ai d’abord mené une réflexion sur ma vision des choses, réfléchi à quels étaient mes besoins, mes croyances ». Flora s’interroge alors beaucoup notamment sur l’odeur du « propre », sur les raisons qui font que l’on part admirer les couchers de soleil à l’ouest alors que l’on peut aussi assister à de magnifiques levers de soleil chez nous, à l’est… « Au début je voulais surtout faire des économies financières, que cela soit bénéfique pour ma santé (en regard à la composition de certains produits d’hygiène corporelle) et aussi d’arrêter de me faire avoir. » Flora change alors de direction et de point de vue. Fini le papier essuie-tout utilisé à tout va. Vives les éponges, chiffons et autres serviettes en tissu. Pour laver sa vaisselle, nettoyer son intérieur, soigner sa peau, la jeune femme a testé de nombreuses recettes avant de laisser tomber définitivement ces produits dont la composition est parfois « douteuse ». Jusqu’à, finalement, abandonner totalement l’eau de javel. Une gageur pour celle qui souffrant d’hypocondrie, usait et abusait de son pouvoir de neutralisation sur les microbes. « Aujourd’hui je n’en ai plus peur ! » confirme-t-elle avec un bonheur plus que visible. C’est cette expérience, ses découvertes et déconvenues que la jeune femme a choisies de partager. D’abord en comité restreint, à ses copines, puis avec les copines de ses copines et plus récemment lors de conférences tout public et sur internet où elle s’amuse à concevoir des tutos-vidéos qu’elle publie sur sa chaîne Youtube. « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ». – Gandhi La fable du colibri « Témoigner de mon expérience permet aux gens de se rendre compte que c’est possible d’adopter une démarche écologique, sans que cela soit une contrainte ou que cela demande un effort considérable ». Et d’ajouter que même si elle prend l’avion pour parcourir le monde, elle achète des produits exclusivement locaux. « J’entends souvent : que les industriels commencent ! Mais si tout le monde (les six milliards d’êtres humains) s’y mettait, achetait local, cela changerait pas mal de choses. » Comme le colibri qui veut éteindre un gigantesque feu de forêt en transportant de l’eau dans son minuscule bec, Flora Hebrige fait sa part au quotidien, quand elle peut, atteignant la sobriété heureuse, celle que décrit si justement Pierre Rabhi. « Faire sa part c’est agir. Ce n’est pas la planète que nous cherchons à sauver mais bien nous-même ». Des conseils naturels rassemblés dans un ouvrage Cette philosophie de vie, Flora l’a rassemblée dans un ouvrage simplement appelé : « Ecolo-thérapie ». Un livre à mi-chemin entre guide de développement personnel, recueil de recettes DIY (Do It Yourself pour « faire soi-même »), témoignage et questions/réponses. « Je voulais un ouvrage que l’on feuillette comme un magazine, dans lequel on se replonge pour ne pas se décourager. »Des conseils à retrouver sur sa chaîne YouTube également intitulée « écolo-thérapie ». Et en bonus vous y retrouverez ses chats animés. CARTE SENSORIELLE Pour découvrir l’univers de Flora : Une seule adresse…

La petite galerie de Granges-sur-Vologne : quand l’art relie l’humain

galerie d'art de Granges-sur-Vologne ©kmscommunication

Ouvrir une galerie d’art contemporain dans une commune rurale, c’est ambitieux pour le galeriste, comme pour les artistes qui y exposent. Pour autant celle de Granges-sur-Vologne fait partie de ces lieux qui ont un calendrier d’expos bien rempli. La raison ? La qualité de l’endroit et l’exigence artistique de l’association qui le gère, mais aussi l’humanité du projet qui relie l’ensemble. Située entre Gérardmer et Saint-Dié-des-Vosges, Granges-sur-Vologne appartient à ces communes rurales post-industrielles, qui plus est, située dans une vallée connotée par une vieille actualité qui lui colle à la peau. Y trouver une galerie d’art contemporain est donc assez anecdotique voire surprenant. C’est pourtant le pari que s’est lancé Francine Page en créant il y a 4 ans, « la petite galerie », un lieu dédié à l’art contemporain.  « C’est arrivé tout seul. J’avais cette maison qui appartenait à mes parents et même si je n’habite plus ici, je ne voulais pas laisser ce lieu sans vie. Je suis très attachée à ce village, autant qu’à cette maison ; il était important pour moi de les faire vivre. J’ai donc imaginé y créer un lieu où les habitants pourraient s’y retrouver ».. « La ruralité impose l’exigence dans la mise en scène et le choix des artistes » Des expositions finement sélectionnées « La petite galerie » ouvre ses portes en 2014. Ici se tiennent 7 à 8 expositions par an d’une durée d’une dizaine de jours. Des expositions sélectionnées selon leur qualité et qui varient dans la proposition artistique et le médium utilisé. « Les artistes qui exposent sont choisis par un comité de sélection pour leur démarche artistique et singulière » confie Francine. Pourquoi ? « Parce que la ruralité impose l’exigence ». C’est la raison pour laquelle tout est réfléchi pour valoriser les œuvres exposées. L’installation des tableaux, des sculptures, des photos, leur agencement, ne sont jamais le fruit d’un hasard, mais bien d’une réflexion, d’une mise en place, d’ajustements et de lumière. Les artistes ne s’y trompent pas, puisqu’ils sont de plus en plus nombreux à désirer accrocher leurs œuvres dans ce lieu. Il faut dire qu’au cœur se niche un projet d’une plus grande ampleur, qui est lui humanitaire. « Médic’art » facilite l’accès aux soins L’association qui gère la galerie, « Médic’art » est une association de loi 1901 dont la vocation est de déceler les problèmes cardiaques dans la province de Tata, au sud du Maroc. « C’est une province assez éloignée des grandes villes où les habitants souffrant de problèmes cardiaques ou d’hypertension ne peuvent pas facilement se soigner » explique Francine Page. Avec son mari cardiologue, elle créée « Médic’art » fin 2012. Chaque année une délégation part à Tata deux fois 10 jours pour proposer des consultations. « Mais nous ne voulions pas seulement déceler les problèmes cardiaques, nous voulions faire plus, soigner ces personnes ». Grâce à « La petite galerie » et aux artistes qui y exposent cela devient possible. Ces derniers s’acquittent des droits d’adhésion à l’association (20 €) et de la location de la galerie (10 € par jour).L’association peut alors financer les frais d’hospitalisation des patients et de prise en charge des bénévoles lors de leur voyage. CARTE SENSORIELLE Pour soutenir le projet : https://www.facebook.com/lapetitegalerie88/

Docelles – Le papier pour mémoire

Désormais ouverte sur l’extérieur, l’ex papeterie Lana de Docelles fermée en 2003 a accueilli cet été sa première exposition d’envergure, dévoilant ainsi une nouvelle page de son histoire : celle d’un ancien site industriel devenu lieu de vie, mémoire d’un passé papetier unique, mais pas seulement… Dix années auront été nécessaires pour voir se réaliser le projet un peu fou de la ville de Docelles, un village situé entre Epinal et Gérardmer : celui de réhabiliter l’ancienne papeterie Lana en un lieu dédié à la mémoire du papier, mais pas que : « L’idée n’était pas de faire un musée. Cela aurait été trop figé. Nous souhaitions que le site vive de nouveau, qu’il devienne un endroit où le papier continue à vivre… Et redonner ainsi de la vie dans la commune » confie le Maire, Christian Tarantola, cheville ouvrière du projet.  Comme beaucoup d’autres habitants de ce village de 980 âmes, Christian Tarantola a connu l’usine de l’intérieur. Sa maman, son papa et son grand-père y ont travaillé. Il était donc impossible, voire inenvisageable pour lui de voir disparaitre ce patrimoine vieux de quelque 400 ans (quand même !). « Nous avions le devoir de redonner vie à cette usine, de préserver la mémoire du papier». Soutenu par son conseil municipal, le premier magistrat s’engage alors en faveur de la réhabilitation du site. Mais pas de n’importe quelle manière. « Nous avons rasé des siècles d’histoire pour construire les siècles à venir. » Un projet à la hauteur du lieu Autour et avec le papier, il y a une multitude de possibilités. Partant de ce postulat, la municipalité a rencontré plusieurs interlocuteurs qui, très vite, poussent l’équipe à voir plus loin, à construire un projet qui sorte de l’ordinaire. La rencontre avec l’EPFL (Etablissement Public Foncier de Lorraine) sera décisive. Une convention est signée. Les travaux de déconstruction et de réhabilitation peuvent commencer. En parallèle les premières activités s’installent : l’association Bouchons handicap 88 prend place dans une partie des locaux, tandis qu’un peu plus loin, sont cultivés des champignons (des « shiitake » dont il parait que la vertu est de « mourir immortel »).Enfin, chaque été, depuis deux ans, la place devant l’usine s’anime une fois par semaine à l’occasion du marché de produits locaux. Petit à petit, Lana revit. Les villageois et ceux des communes voisines se réapproprient le site, le redécouvrent. Jusqu’à l’apothéose de cet été 2018. Christian Tarantala sollicite Clair Arthur pour qu’il illumine le site de ses images. Mais l’artiste ne se cantonnera pas d’exposer ses oeuvres. Il fit exploser les lieux en un arc en ciel de couleurs, magnifié par ses histoires, ses rêves et ses déchirures. Des oeuvres grandioses, y compris par la taille, qui élèvent et révèlent les lieux dont l’incroyable grande salle et ses magnifiques voûtes du 17e siècle. L’exposition « De la Race des Anges » projette Docelles sur le devant de la scène et réconforte (à juste titre) ceux qui y croient depuis le début. Ouverture de la papeterie vers l’extérieur « Cette exposition est un aboutissement et nous montre combien nous avons eu raison ! » se félicite Christian Tarantola. Si la vocation culturelle du lieu est désormais ancrée, l’aménagement du site n’est pas terminé pour autant. De nouvelles phases de travaux vont être engagées pour accueillir les multiples activités prévues dont : Artistes, producteurs locaux, entrepreneurs, associations, jeunes, chacun pourra s’approprier le lieu : «à termes nous pourrons traverser le site à pied, en suivant le cheminement de l’eau ».La réhabilitation de la papeterie étant bien engagée, c’est désormais une association baptisée « les marqueurs d’eau » -en référence à l’ancien nom du filigrane- qui va assurer la gestion du site. CARTE SENSORIELLE Focus : Lana 400 ans de papier de luxe La papeterie Lana est née à Docelles en 1590. Ici on y fabriquait du « beau papier » du papier de luxe pour l’édition, mais aussi du papier fiduciaire, filigrané, utilisé pour les documents officiels. « Le papier utilisé pour les premières éditions des oeuvres de Voltaire a été fabriqué ici, en partenariat avec Arches ».Docelles a une relation très étroite avec le papier. A l’époque le village comptait d’ailleurs 5 moulins à papier. Un passé et une activité papetière que l’on retrouve sur un des vitrails de l’église (le seul du genre en Europe) et sur une fresque signée Géo Condé, dessinée dans le bureau de l’ancienne papeterie. Pour aller plus loin : Découvrez l’histoire du papier dans l’ouvrage de Sabine Lesur « Vosges, une terre de papier » aux éditions Serpenoise.Un ouvrage réalisé avec la participation de Christophe Voegele et Clair Arthur.

Prendre le chemin du bien-être avec « Sorties de routes »

Albane ©sorties_de_route

Construisant sur son expérience d’enseignante en EPS, Albane Lessard désirait enseigner et transmettre différemment en accompagnant individuellement les personnes. Après une reconversion en qualité d’accompagnatrice en montagne, elle a créé « Sorties de routes » pour proposer des randonnées d’un nouveau genre, placées sous le signe du bien-être, reliant la nature à l’Être. « J’ai beaucoup marché pendant tout le temps qu’a duré ma formation d’accompagnateur de moyenne montagne. Et cela me faisait beaucoup de bien. » En évoquant ses souvenirs Albane Lessard a encore les yeux qui brillent d’émotion. Son regard balaie tendrement les sapins et hêtres qui l’entourent avant qu’elle ne poursuive : « je suis convaincue du bien-fait de la nature sur notre mieux-être. C’est la raison pour laquelle j’ai joint cette spécialité à mon rôle d’accompagnatrice. Je voulais faire plaisir aux autres et les amener à éprouver cette sensation de bien-être que j’ai pu ressentir lors de mes balades en forêt ». « Sorties de routes » voit ainsi le jour en 2015. Un nom au titre évocateur pour traduire la spécificité d’Albane : « j’aime sortir des sentiers battus – et donc balisés – pour découvrir de nouveaux chemins, me perdre pour mieux me retrouver ». Des nouvelles routes qu’elle peut ensuite proposer à ses groupes. « C’est essentiel de varier les paysages pour que le partage soit réussi. Quand j’accompagne un groupe de personnes je ne suis pas à côté d’elles, ou devant elles, mais avec elles. »  « Savoir se perdre, pour mieux se retrouver«  Des randonnées en raquettes pour pister les animaux l’hiver ou des balades en plein cœur de la forêt l’été, les sorties proposées sont toutes adaptées au public accompagné, donc toutes personnalisées, avec néanmoins un fil rouge : que chacun éprouve une sensation de bien-être. C’est en lisant la signification de ce terme utilisé presque à toutes les sauces aujourd’hui que l’on comprend le sens de la démarche d’Albane. Le bien-être est un « état agréable qui résulte de la satisfaction des besoins du corps et du calme de l’esprit » (Extrait Larousse) Comme toute activité physique d’endurance, la marche apporte des hormones de bien-être (endorphine, dopamine). Il est possible d’accentuer les effets bénéfiques en se concentrant sur la respiration. C’est ce qu’Albane appelle «la marche consciente. L’objectif est de se concentrer sur le moment présent, d’oublier le quotidien, de penser à d’autres choses qu’au travail ou à ce que l’on va manger le soir venu… Pendant la randonnée, j’invite le groupe à faire des pauses. Tous les sens sont alors sollicités pour explorer l’environnement. Les arbres et la forêt sont un excellent support pour se recentrer sur ses sensations, puis se relâcher et lâcher prise. »  La sylvothérapie est en route et prend tout son sens dans les Vosges. L’évidence de la sylvothérapie « Nous avons ici, dans les Vosges, des forêts magnifiques dans lesquelles on se sent comme couvé par les arbres et des clairières immenses à ciel ouvert. La sylvothérapie, ce contact privilégié avec la nature, était une évidence que je voulais partager avec mes groupes. » C’est scientifiquement prouvé par les Japonais : après 30 minutes passées en immersion en pleine forêt, le corps et l’esprit s’apaisent naturellement en réaction aux senteurs respirés. « L’humidité des sous-bois, la verdure de la mousse l’été c’est magique. L’hiver c’est différent, le spectacle qui s’offre à nous est immédiat, spécialement par sa nature éphémère. Il suffit à faire prendre conscience de notre présence ici et maintenant». CARTE SENSORIELLE Pour sortir des sentiers battus et respirer au grand air, consultez le site internet d’Albane.