— Promouvoir le sport féminin
Depuis 2018, Aline Clément défend le cyclisme et le sport au féminin de manière large, en roulant sur le pas des hommes du Tour de France avec l’équipe « Donnons des Elles au vélo J-1« . Outre le défi sportif et la finalité de voir renaître un tour de France féminin, la jeune femme entend, par son engagement, promouvoir la pratique sportive « comme un remède qui fait du bien sur de nombreux plans. »
Pour comprendre le parcours d’Aline, il faut remonter en 2017. En surfant sur un site de partage d’activités sportives, elle tombe sur un échange entre internautes. Ils évoquaient le passage, dans les Vosges, d’une étape cycliste féminine d’une épreuve appelée « Donnons des Elles au vélo J-1 » et de la possibilité de les soutenir en courant avec elles. Les coureuses de l’épreuve devaient effectuer toutes les étapes du Tour de France un jour avant le passage des hommes, avec l’objectif affiché de montrer que les femmes sont tout à fait capables de réaliser ce défi sportif. La finalité ? Réinstaurer un Tour de France féminin, par étapes médiatisés. Comme il en existait avant 1989.
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Signe(s) distinctif d’audace : ne rien lâcher
Un chiffre : 13
Un mot : confiance
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Une dizaine de femmes cyclistes
et autant de membres dans le staff
Séduite pas le message véhiculé, Aline pose sa candidature l’année suivante pour participer au projet et elle est retenue. Pendant quatre années de suite. « Les femmes font autant de sacrifices que les hommes, ce n’était pas juste qu’elles ne puissent, comme eux, participé au Tour de France. » Tout comme les 13 femmes originaires d’un peu partout en France qui courent à ses côtés, elle prépare chaque épreuve avec rigueur. Recherche de partenariats, gestion logistique, etc. Contrairement à leurs homologues masculins, l’organisation est gérée à la fois par les coureuses et les membres du staff. Ensemble ils préparent les étapes, les rapatriements, les réservations d’hébergements… « Nous ne sommes pas sur un format « course », il n’y a pas de chrono. Et à chaque fin d’étape on prend le temps d’échanger avec les élus locaux pour évoquer notamment leur vision d’un tour de France féminin.«
« Un gagnant est un rêveur
qui n’abandonne jamais . » Nelson Mandela
En attendant le Tour des femmes
Lors de l’édition 2019, l’ASO (Amaury Sport Organisation, organisme gérant le Tour de France) annonçait officiellement, l’organisation d’un tour féminin en 2020, avec passage de témoin sur Champs Elysées, à la fin du Tour de France des hommes. Le Covid ayant boulversé le calendrier sportif et notamment reporté les JO, le tour se déroulera normalement en 2022. En attendant en juin 2021, les coureuses de « Donnons les Elles au vélo J-1 » se sont lancées, comme lors des précédentes éditions, un jour avant les hommes, pour garder la dynamique. « Mais le message était différent, plus axé sur la promotion du cyclisme féminin dans les territoires traversés. Chaque fille a fédéré autour d’elles des hommes et des femmes pour qu’ils viennent rouler sur une étape avec elles ». Les Vosges n’étant pas traversé par le Tour, Aline a proposé une étape jumelle de l’étape Bretonne le 26 juin : 2300 m de dénivelé au départ d’Epinal pour rejoindre Mortagne. Ainsi, le 26, pendant qu’Aline se lançait depuis la Bretagne, un groupe roulait en parallèle depuis les Vosges. Les Vosgi’elles, association créée autour d’elle pour développer et promouvoir le sport féminin dans les Vosges, et préparer les participants à l’épreuve jumelle, était née.
Promouvoir le sport féminin dans les Vosges
« Plus qu’un projet ponctuel, cette association c’est surtout pour moi, un moyen de montrer que le sport est une belle aventure qui se partage à plusieurs. L’idée est de faire se rencontrer des gens pour qu’ils s’entrainent ensemble, plusieurs jours par semaine. Pas qu’au cyclisme, mais aussi au trail, au VTT, au cross fit… C’est plus motivant de faire du sport à plusieurs, cela peut enclencher le déclic pour s’accrocher à une activité physique régulière. »
Derrière cette volonté d’accompagner les femmes, et les hommes, vers une pratique sportive plus fréquente, comme elle peut le faire avec ses élèves de collège, Aline défend aussi l’idée que le sport est un mode de vie qui « nous fait nous sentir mieux, nous pousse à explorer nos limites, à partager nos expériences. » C’est un remède gratuit qui fait du bien sur de nombreux plans. « On y vit des émotions incroyables et la pratique du sport, quel qu’il soit, procure de vrais plaisirs. Des sensations particulières que je n’ai vécues nul part ailleurs. »
Plus qu’un métier ou une passion, le sport, pour Aline c’est une philosophie de vie.
Photo ©Mickael Gagne
Photo ©Mickael Gagne
Photo ©aline Clément.
CARTE SENSORIELLE
- Une chose à voir : la Casse Déserte de l’Izoard
- Un goût : celui du lard fumé
- Un objet : la bicyclette
- Une musique : Still Loving You de Scorpions
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Pour en savoir plus :
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