province de tata - sud du Maroc ©medic'art - KMS communication #lesaudacieux

Quand l’art relie l’humain

Ouvrir une galerie d’art contemporain dans une commune rurale, c’est ambitieux pour le galeriste, comme pour les artistes qui y exposent. Pour autant celle de Granges-sur-Vologne fait partie de ces lieux qui ont un calendrier d’expos bien rempli. La raison ? La qualité de l’endroit et l’exigence artistique de l’association qui le gère, mais aussi l’humanité du projet qui relie l’ensemble.
Située entre Gérardmer et Saint-Dié-des-Vosges, Granges-sur-Vologne appartient à ces communes rurales post-industrielles, qui plus est, située dans une vallée connotée par une vieille actualité qui lui colle à la peau. Y trouver une galerie d’art contemporain est donc assez anecdotique voire surprenant. C’est pourtant le pari que s’est lancé Francine Page en créant il y a 4 ans, « la petite galerie », un lieu dédié à l’art contemporain. 

« C’est arrivé tout seul. J’avais cette maison qui appartenait à mes parents et même si je n’habite plus ici, je ne voulais pas laisser ce lieu sans vie. Je suis très attachée à ce village, autant qu’à cette maison ; il était important pour moi de les faire vivre. J’ai donc imaginé y créer un lieu où les habitants pourraient s’y retrouver ».

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Signe(s) distinctif d’audace : amener l’art contemporain dans un lieu peu propice et connoté.

Un chiffre : 7.

Un mot : rêve. « Celui qui s’est réalisé. Et parce que les artistes font rêver ».

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Galerie d'art de Granges-sur-Vologne - photo KMS communication #lesaudacieux

Des expositions sélectionnées sur le volet

« La petite galerie » ouvre ses portes en 2014. Ici se tiennent 7 à 8 expositions par an d’une durée d’une dizaine de jours. Des expositions sélectionnées selon leur qualité et qui varient dans la proposition artistique et le médium utilisé. « Les artistes qui exposent sont choisis par un comité de sélection pour leur démarche artistique et singulière » confie Francine. Pourquoi ? « Parce que la ruralité impose l’exigence ». C’est la raison pour laquelle tout est réfléchi pour valoriser les œuvres exposées. L’installation des tableaux, des sculptures, des photos, leur agencement, ne sont jamais le fruit d’un hasard, mais bien d’une réflexion, d’une mise en place, d’ajustements et de lumière.

« La ruralité impose l’exigence dans la mise en scène
et le choix des artistes »

Les artistes ne s’y trompent pas, puisqu’ils sont de plus en plus nombreux à désirer accrocher leurs œuvres dans ce lieu. Il faut dire qu’au cœur se niche un projet d’une plus grande ampleur, qui est lui humanitaire.

« Médic’art » facilite l’accès aux soins

L’association qui gère la galerie, « Médic’art » est une association de loi 1901 dont la vocation est de déceler les problèmes cardiaques dans la province de Tata, au sud du Maroc. « C’est une province assez éloignée des grandes villes où les habitants souffrant de problèmes cardiaques ou d’hypertension ne peuvent pas facilement se soigner » explique Francine Page. Avec son mari cardiologue, elle créée « Médic’art » fin 2012. Chaque année une délégation part à Tata deux fois 10 jours pour proposer des consultations. « Mais nous ne voulions pas seulement déceler les problèmes cardiaques, nous voulions faire plus, soigner ces personnes ». Grâce à « La petite galerie » et aux artistes qui y exposent cela devient possible. Ces derniers s’acquittent des droits d’adhésion à l’association (20 €) et de la location de la galerie (10 € par jour).
L’association peut alors financer les frais d’hospitalisation des patients et de prise en charge des bénévoles lors de leur voyage.

dispensaire de la province de Tata ©médica'rt - KMS communication #lesaudacieux
galerie d'art de Granges-sur-Vologne - photo KMS communication #lesaudacieux
dispensaire de la province de Tata ©médica'rt - KMS communication #lesaudacieux
galerie d'art de Granges-sur-Vologne - photo KMS communication #lesaudacieux
Galerie d'art de Granges-sur-Vologne - photo KMS communication #lesaudacieux
Descriptif des photos de gauche à droite :
> Première ligne : dispensaire de Tata
> Seconde ligne : exposition « Douze en octobre » – 2018 « La petite Galerie »

Ci-dessus : sculptures de Dominique Grentzinger

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CARTE SENSORIELLE

  • Une musique : « je te veux » d’Erik Satie, « car elle est légère, tourbillonnante »,
  • Une odeur : 🙂
  • Un goût : salé/sucré,
  • Un objet : une plume, « pour la légèreté, écrire, communiquer, voler, voyager »,
  • Une chose à voir : la lumière. « Celle d’ici et de là ».

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