Les Audacieux

Pierre Toussaint, d’obèse à coach sportif

Pierre Toussaint, coach sportif épinal

Pierre Toussaint en impose. Par sa carrure, sa posture, l’aura qui se dégage de lui. Et encore plus quand il partage son histoire. Celle d’un ado en sur-poids, catégorisé tel quel dès le plus jeune âge, qui est devenu, grâce à la discipline et à un mental d’acier, coach sportif et entrepreneur. « Au collège, je ne savais pas trop quoi faire dans la vie… Et j’étais déjà en sur-poids… Le conseiller d’orientation de l’époque m’a dit : tu aimes manger, vas au lycée hôtelier. Mais moi ce que j’aimais, c’était faire du sport… » Depuis tout petit, Pierre fait du judo et est devenu entraîneur des plus jeunes, une fois passé dans la catégorie adulte. Ce qui lui donne très vite le goût pour le coaching sportif. Alors pourquoi pas en faire son métier ? Mais là encore, le couperet tombe : « Regarde-toi, tu es obèse, c’est impossible. » Après une seconde « cuisine » chaotique, il chute pendant une compétition de judo et se rond les ligaments croisés, l’obligeant à rester inactif. Une immobilité qui n’arrange pas son obésité. Les copains, l’alcool, le tabac finissent d’alourdir le tableau. Il redouble sa seconde et choisit une autre voie : celle du service. Une décision qui lui ouvre les yeux sur une chose : il aime les contacts humains. Alors une fois son BP en poche, Pierre entame des petits boulots dans divers établissements hôteliers. Seulement les horaires décalés et une hygiène peu équilibrée lui font toucher le fond. « J’ai 18 ans, je pèse 145 kg, aucune fille ne me regarde », résume-t-il sans amertume. À l’écouter, on comprend qu’il ne rejette pas ce qu’il a été. Bien au contraire. Car c’est à ce moment-là qu’un déclic se fait : deux choix s’offrent à lui : « en finir ou se prendre en main« . Comprendre le fonctionnement du corps humain pour s’en sortir Il choisit la deuxième option, apprend le fonctionnement du corps humain, la nutrition, les hormones, s’inscrit en intérim pour changer de job, arrête de fumer, de boire et de manger n’importe quoi. Ses parents, chez qui il vit à cette époque, le soutiennent dans ses choix, acceptant de ne plus le voir partager le repas familial. Ce simple changement lui permet de perdre 66 kg. Mais malgré les exercices de renforcement musculaire, l’excédent de peau est toujours là… Alors il met de l’argent de côté pour se faire opérer. Seulement faire du sport est impossible après une opération de cette ampleur (similaire à une césarienne, couplée à une intervention au niveau des pectoraux) et Pierre savait pertinemment que l’immobilité était néfaste. Sans compter qu’il voulait se « sentir bien dans sa peau »… Il se met alors à la marche. Petit à petit. Jusqu’à pouvoir reprendre une activité plus soutenue. Accepter son corps est un combat de toute une vie Le jeune homme changeait de physionomie, mais repensait souvent à l’ado qui voulait faire du sport, aider les gens… Et si son parcours, ce « combat de chaque instant » pouvait amener les gens à, eux-aussi, transformer leur vie ? Il passe son BPJEPS à Nancy en alternance à l’Orange bleue à Gérardmer pour devenir coach. Une place qu’il gardera une fois son diplôme en poche, suite au départ de l’ancien coach de la salle. Il a 20 ans et assume tout seul 28h de cours collectifs. Une activité intense qui l’empêche de s’adonner à sa passion naissante : l’haltérophilie, et à accompagner « vraiment » les gens vers une transformation profonde, sur du long terme. Très vite, il décide de mettre un terme à son contrat pour suivre ses propres rêves et il tente sa chance, au culot, au Cap Fit de Thaon-les-Vosges. Le responsable de l’époque lui soumet un refus. Qu’à cela ne tienne, comme il est venu jusque-là, Pierre en profite pour s’entraîner. En l’observant faire ses exercices, le responsable revient sur sa décision et lui propose un mi-temps. En complément, il tente le tout pour le tout en proposant du coaching en indépendant et obtient grâce à une amie du BPJEPS, une place de coach, le week-end, au Basic-Fit de Nancy où il peut exercer son activité librement. Tout doucement cela décolle. “Le meilleur moment pour commencer c’était hier, le deuxième c’est aujourd’hui”. La difficulté d’exercer un métier-passion Un nouvel évènement, une rupture, va de nouveau tout bouleverser : « j’étais redevenu ma priorité« . Il intègre le Basic-Fit d’Épinal qui vient d’ouvrir et enchaîne les entraînements, avec ses coachés et pour lui. Il intègre le BNI d’Epinal, son activité se développe. Mais Pierre se retrouve face à un nouveau problème, « celui d’exercer un métier-passion » qui l’empêche de se fixer des limites, de faire autre chose, pour lui. « Les échanges avec les membres du BNI m’ont ouvert les yeux sur une chose essentielle : j’adore l’entrepreneuriat. Je ne suis pas seulement coach sportif, je suis un chef d’entreprise. Et mon business doit être rentable, sinon je vais droit dans le mur« . De nouveau Pierre se remet en question et investit dans un accompagnement business pour développer son activité. Alors qu’avant sa clientèle était constituée de personnes ayant des problèmes de poids, elle est devenue : tout entrepreneur désireux de transformer sa vie. « J’ai pris conscience que j’ai toujours été ma propre cible. Hier les personnes ayant des problèmes de poids, aujourd’hui les entrepreneurs, qui peuvent être stressés, qui dorment mal, qui ont peu de temps pour eux, pour faire du sport…«  Il créée alors sa propre méthode de coaching : la méthode MASSE basée sur le Mouvement, l’Alimentation, le Sommeil, Stress et l’Etat d’esprit. Cinq axes pour une transformation adaptée au rythme de la personne, de ses habitudes, besoins, etc. Celui qui petit rêvait d’indépendance a, pour clôturer ce premier chapitre, ouvert son propre studio depuis le 1er septembre. Un endroit spécialement conçu pour les entrepreneurs qui n’aiment pas forcément aller à la salle de sport et qui veulent plus de liberté. Un lieu à l’image de Pierre, accueillant, cosy et énergisant pour favoriser les échanges entre chef.fe.s d’entreprise.  L’ado en sur-poids doit être fier de l’homme,

Jérémy, réparateur de machines à coudre

Rien ne prédestinait Jérémy à s’assoir derrière une machine à coudre. Et pourtant. En quelques années il est devenu un pro des bécanes, le mécano chouchou des couturiers et couturières. Une passion découverte sur le tard qui s’est concrétisée par la création de son entreprise, l’expert de la machine à coudre, en février 2024. “Ce que j’aime c’est de voir les yeux de mes clientèles briller quand elle récupère une ancienne machine familiale en parfait état de marche”. Jérémy est un passionné. Cela se voit. Partout dans son magasin de Thaon-les-Vosges des machines à coudre, surjeteuses, brodeuses, de différentes marques, toutes révisées ou en cours de révision attendent patiemment de repartir chez leurs propriétaires. Tandis qu’au côté du comptoir d’accueil, une plus ancienne dévoile l’intérieur de son ventre. Devant elle, lunettes vissées sur le nez et tournevis en main, Jérémy procède avec minutie à la réparation de l’engin. Cette précision il la doit à son expérience acquise dans une grande enseigne de machine à café expresso, où il exerçait le métier de réparateur. C’est sur ces machines qu’il fait ses premières armes en qualité de technicien de maintenance. À l’époque il vit en Alsace. Après avoir rencontré sa femme, Jérémy quitte la région, et à la naissance de son premier enfant, il décide de se rapprocher de son domicile, dans les Vosges. Une opportunité d’emploi s’ouvre chez Wismer, à Thaon. C’est là que tout commence. Jérémy prend le poste de technico-commercial. Il est chargé du service après vente des machines à coudre familiales et industrielles de la société. Pour répondre aux spécificités du métier il se forme, apprend. S’éclate. Jusqu’à imaginer créer sa société. La fermeture de l’entreprise accélérera les évènements. Car à peine un an et demi après avoir pris ses fonctions chez Wismer, il ouvre son atelier de réparation. Tout s’est ensuite enchainé très vite, les machines à réparer affluaient, la place venait à manquer. En effet, les réparateurs ne courent pas les rues. Soutien de la ville de Thaon-les-Vosges Jérémy se met en quête d’un local. Et c’est la ville de Thaon les Vosges qui lui ouvre ses portes en lui proposant une aide à l’installation. Une opportunité saisie à la volée qui permet aux deux parties de répondre à leurs attentes respectives : maintenir de l’activité commerciale au centre ville pour l’un, développer sa société pour l’autre. Depuis Jérémy poursuit son activité de réparation de machines à coudre, surjeteuse, brodeuses etc et vend également des machines neuves. Un peu de mercerie est venu compléter la gamme. Pour le plus grand, bonheur de ses clients qui trouvent à proximité de quoi réaliser leur confection. Mais ce qu’il aime le plus c’est la restauration d’ancienne machine comme cette Singer datant de 1920 qu’il a bichonné pendant plusieurs jours avant de la rendre à Nicole. Il a entièrement démonté la machine pour la repeindre et refait les dorures, poli et réglé le crochet, changer la courroie, le tous pour la rendre fonctionnelle. CARTE SENSORIELLE Un goût : du chocolat. Une chose à voir : son magasin ; Un objet : sa caisse à outils ; En savoir plus, rendez-vous sur le site internet de l’expert de la Machine à coudre.

Marine crée une maison de couture dédiée aux vêtements professionnels haut de gamme

Maison Marine Clesse

Derrière son visage doux, Marine cache un déterminisme à toutes épreuves. Une volonté qui lui a permis de créer, à seulement 25 ans, sa marque de Vêtements professionnels haut de gamme : maison Marine Clesse. Un aboutissement pour celle à qui l’on avait dit qu’au vue de son bon niveau scolaire, il valait mieux qu’elle choisisse une autre voie que la couture. Pourtant, ce métier, Marine en rêve depuis toute petite. A sa façon d’en parler, à toute allure, on sent que c’est plus qu’un rêve, c’est son carburant, son énergie vitale. Ce pour quoi elle est née.  Pas étonnant donc qu’elle avoue avoir chez elle une collection de « carnets remplis de fringues dessinés « . Dès 5 ans, avec « Dessinons la mode », Marine s’amuse à assembler puis à imaginer des vêtements. Quelques années plus tard, à 14 ans, elle se met à la pratique grâce à la machine à coudre de sa maman qu’elle ressort du grenier. « J’ai appris toute seule à créer des vêtements en regardant des vidéos sur internet », précise-t-elle, en repensant à la machine maternelle davantage destinée à la réalisation d’ourlets et autres petits ouvrages. Pour Marine cela ne fait aucun doute, elle deviendra créatrice de mode. Sauf qu’elle doit passer son bac d’abord. Cette phrase ! Combien, comme Marine, l’ont entendue ! Qu’à cela ne tienne, elle passe un bac littéraire, qu’elle obtient, et, avec le soutien de ses parents, « se bat » pour pouvoir pour passer un bac pro couture à Thaon-les-Vosges. L’enjeu est de taille car elle doit rattraper les cours des 3 années pour obtenir le diplôme, tout en suivant des cours de couture au Greta. Comme un pied de nez à tous ceux qui lui ont mis des bâtons dans les roues, Marine finira major de promo du grand Est avec mention TB. La couture comme carburant,la création comme moteur Marine apprend, essaye, se perfectionne mais c’est auprès de Gisèle, gérante de Gisèle Couture, qui l’accueille lors d’un stage pour son BP, qu’elle apprendra le plus. Entre les deux femmes c’est un coup de cœur immédiat. Gisèle prend Marine sous son aile, lui transmet tout son savoir et lui ouvre les portes de son réseau. Et celui-ci est vaste pour celle qui a travaillé pour Chanel… Un atout précieux qui va tout changer et faire évoluer Marine à vitesse grand V. En parallèle de cours en ligne pour apprendre à dessiner sur ordinateur, elle passe son temps aux côtés de Gisèle sa professeure, son amie, son mentor.C’est avec elle, qu’elle réalise sa première pièce, une jupe, qui défilera au salon de la Gourmandise d’Epinal. Une expérience qu’elle renouvelle l’année suivante en créant deux robes pour Joseph Viola, suppléant alors sa mentore, hospitalisée. Si la couture est le carburant, la création est le moteur de Marine. Mais pas n’importe quel type de création. Celle qui convient, va à la personne à qui elle est destinée. Pour parfaire ses connaissances Marine se forme, cette fois-ci au conseil en image, sur les conseils de Gisèle, toujours à ses côtés, puis au coaching, pour comprendre et aider au plus juste les personnes qu’elle habille. Ses outils en poche, elle créée son entreprise de coaching et conseil en image en 2023. Du salon de la Gourmandiseà celui du chocolat La même année, elle se rend, au culot, au salon du chocolat à Paris, pour rencontrer les MOF (meilleurs ouvriers de France) et proposer une robe en chocolat au chef Stéphane Glacié, MOF pâtissier. Ce salon amènera un nouveau tournant. Elle y rencontre les professionnels de la gastronomie française, notamment les sommeliers et constate qu’il y a un « vrai besoin sur des vêtements à la fois confortable, pratique et moderne ». Une idée germe dans la tête de la jeune femme qui la partage à Thierry Millet MOF service : « Et si on leur créait une marque de vêtements en liège. Pour rappeler le vin, la couleur du chocolat… » L’enthousiasme de la jeune femme gagne Thierry Millet qui va faire connaître la marque dans son milieu en portant le prototype. La matière séduit, pour son caractère noble, naturel, son authenticité et sa souplesse à porter. Le Grand hôtel de Gérardmer sera le premier a habillé ses sommeliers de 3 gilets qui plus est, 100% conçus en France. Maison Marine Clesse était né. Ce début de parcours à mille à l’heure, Marine ne le doit qu’à elle. À sa persévérance, sa soif d’apprendre encore et encore, jusqu’à être à l’endroit où elle doit être. Une revanche sur ceux qui n’ont pas voulu qu’elle choisisse la couture, sur ceux qui disent que c’est seulement à Paris que l’on peut travailler dans la mode, et pour tous ceux qui pensent que jeunesse rime avec flemme, sans ambition.« Tout est possible. Il n’y a pas de case. On peut créer son entreprise à 25 ans, à son image » conclut-elle, déterminée. CARTE SENSORIELLE

Hommage au soldat hawaïen Robert Kuroda, mort au combat lors de la Bataille de Bruyères

En 2021, alors qu’il se baladait en forêt de Charmois, Sébastien Roure a fait une découverte qui a changé sa vie : celle d’une chevalière portant l’inscription « Wallace rider Farrington high school » et gravée au nom de R. Kuroda. Il ne le sait pas encore, mais il s’agit de la bague du soldat hawaïen Robert Kuroda, membre du 442e RCT (le régiment ayant participé à la Libération de la ville de Bruyères) et mort au combat lors de la bataille de Bruyères, l’une des plus sanglantes de l’armée américaine. Il sait d’emblée que cette bague n’est pas arrivée entre ses mains par hasard. A peine rentré chez lui il effectue quelques recherches sur internet pour voir où se situait l’école en question. En recoupant les informations trouvées avec le nom gravé au dos du bijou, il tombe sur une série de résultats à Hawaï dont une photo de la vitrine d’une carrosserie appelée “Kuroda”. Un détail dans la boutique le convainc qu’il est sur la bonne voie : en zoomant il aperçoit une étagère sur laquelle est exposée une médaille d’honneur. Il contacte par mail la famille sans succès. « Ils pensaient que c’était une arnaque » confie-t-il dans un sourire. Il demande alors à une des ses cousines, expatriée aux Etats-Unis de les informer qu’un Français souhaite leur restituer une chevalière appartenant à leur famille. « Grâce à elle, nous sommes rentrés en contact avec Kevin Kuroda, le neveu du soldat Robert Kuroda ». Son père, Joe, petit-frère de Robert, confirme que ladite bague ne lui a pas été retournée après son décès. “Cette bague a non seulement changé ma vie mais elle a ressoudé les liens de la famille Kuroda . Pour la famille, et Joe en particulier, c’est un signe, il faut aller la chercher sur place. Il faut savoir que le souvenir de la bataille de Bruyères est encore très présent chez les anciens combattants hawaïens et leurs enfants. Rendez-vous est pris. Kevin et sa femme font le voyage jusque dans les Vosges où les attendent Sébastien et sa famille. Sur le quai de la gare l’émotion gagne les deux familles et des liens se tissent naturellement entre eux. « Jusqu’à cette histoire je ne m’intéressais pas forcément aux faits de guerre sur le territoire. Cette bague a été le début de tout ». Le retour de la chevalière fait grand bruit aux USAet surtout à Hawaï À leur tour, la famille de Sébastien est invitée à rendre visite à leurs amis à Hawaï. Et là c’est une grande surprise. « C’était hallucinant nous avons été accueillis comme des héros » visitant des lieux prestigieux en VIP : le Capitole, Pearl Harbor,… se faisant interviewés par les médias américains. « Ils avaient même accroché le drapeau français aux cotés de celui des USA pour l’occasion ! ». La découverte de la bague du sergent Kuroda par Sébastien a en effet fait l’objet de plusieurs articles et reportages aux Etats-Unis et surtout à Hawaii, où de nombreux livres en anglais sont par ailleurs consacrés à la bataille de Bruyères. Sébastien, lui, ne voulait pas en rester là. Il voulait rendre hommage, en France, à Robert, sur cette terre où il avait perdu la vie. C’était le moins qu’il pouvait faire pour Joe, son frère. Il demande alors à l’émaillerie de Deycimont de réaliser deux plaques émaillées en hommage au soldat. Aidé de Gérome Villain de l’association Chemin de la Paix et de Jeff Morita, un historien hawaïen ayant accès aux archives de l’armée américaine, il tente de retrouver le lieu où le sergent Kuroda a perdu la vie : sur la colline de l’Avison, à Bruyères. C’est à cet endroit que sera inaugurée, en octobre, pour le 80e anniversaire de la Libération de Bruyères, la plaque commémorative. Quant à la seconde, elle est partie chez Joe Kuroda, à Hawaï. Celui-ci étant trop âgé pour faire le voyage en France cet automne. Elle devrait trouver place dans le parc qui porte déjà le nom de Robert. Aujourd’hui encore Sébastien apporte son aide aux personnes qui recherchent les propriétaires d’objets hawaïens qu’elles possèdent. “Avec les contacts que j’ai tissés sur place je recherche les familles. J’aime retisser l’histoire de ces soldats morts pour nous libérer”. CARTE SENSORIELLE

L’unicité : renouer avec soi

retraite dans les Vosges

Et si notre quête de sens, du bonheur, passait par un retour à soi ? À qui on est, fondamentalement.C’est l’invitation que propose Johanne Utard : un appel à nous relier à ce que nous sommes intérieurement dans nos cellules, à notre unicité, en plongeant en nous-mêmes. Et quoi de plus bel endroit que les Vosges, pour y parvenir… En grandissant, l’enfant, suivant son lieu de naissance, l’éducation qu’on lui donne, les rencontres qu’il fera, va se « construire », être influencé par ce et ceux qui l’entourent, par ce qu’il entend et ce qu’on lui répète. Chacune des expériences de vie qu’il va connaître va, soit être en accord avec ce qu’il est, soit répondre à des conditionnements « je fais cela parce que… » Dans cette dernière situation, certains vont développer des croyances, d’autres vont choisir une voie professionnelle dictée, reproduire des schémas qui auront des répercussions dans leurs relations amoureuses, familiales, professionnelles…Résultats : ils vont se perdre en route, oublier leur vraie nature, ce qu’ils sont fondamentalement, voire se dire : « j’ai l’impression de passer à côté de ma vie », « je suis à côté de mes pompes »,… Ces mots ne sont pas anodins et traduisent tous un éloignement de ce que nous sommes à l’intérieur de nous, notre unicité. C’est comme si, en grandissant, nous avions oublié ce que nous étions vraiment. Nous avons la nostalgie de nous-mêmes. “Regardez en vous-même et vous trouverez toutes les réponses que vous cherchez”. Pour mieux comprendre, Johanne donne l’exemple d’une personne qui aime l’art. La question que cette personne pourrait se poser c’est : est-ce j’aime l’art parce que « ça passe bien en société et parce qu’enfant on m’a expliqué que l’art était un signe de reconnaissance ou alors l’art nourrit quelque chose à l’intérieur de moi ? » Si la réponse est que cette personne aime l’art pour faire plaisir aux autres, alors elle passe à côté d’elle. Si, en revanche, l’art est pour elle nécessaire car cela lui procure de la joie personnelle, alors, cette pratique est bien reliée à ce qu’elle est, intérieurement. Renouer avec son essencepour ne plus passer à côté de sa vie En questionnant nos attitudes, notre rapport à l’autre, aux situations, en s’écoutant, en se demandant pourquoi on aime telle ou telle chose, pour satisfaire quoi, ou qui, bref, « en soulevant le tapis », comme l’illustre Johanne, on déconstruit progressivement chaque élément. Ce travail de « dépouillement » est une invitation à plonger en soi, à se regarder en miroir pour observer avec attention et tendresse ce qu’il se passe, pour, à la fin, supprimer ce que « l’on croit être » et ne garder que le vrai : « ce que l’on est », notre unicité. Cette unicité est la colonne vertébrale de chaque individu. Si tous les humains fonctionnent de la même manière, intérieurement, nous portons tous un regard différent sur le monde qui nous entoure. Comme l’art fait partie de l’expression de l’unicité dans l’exemple précédent, pour Johanne chacun a sa propre « partition de musique ». La sienne, c’est justement d’aider les autres à trouver la leur. Parce qu’elle-même en a fait l’expérience et qu’elle est en joie de la transmettre à son tour. Un cheminement personnel Après un passage dans le commerce international dans différentes structures en tant que conseillère emploi et formation, Johanne a découvert la naturopathie, puis le jeûne et le coaching qu’elle a pratiqué pendant plusieurs années. Au fur et à mesure de son cheminement personnel, des rencontres qu’elle a faites, ses accompagnements ont évolué, nourrissant sa pratique. Actuellement thérapeute et coach, elle propose des séances de « dépouillement » individuel ou collectif, comme la retraite qu’elle organise en avril, dans les Vosges, sa terre natale. Le dépouillement « ce n’est pas du développement personnel parce qu’il n’y a rien à développer, on est déjà assez, on est nous » explique-t-elle. Ce qui est incroyable, « c’est qu’une fois que le travail de dépouillement commence, le monde extérieur se transforme lui aussi ».Pourtant il ne change pas. C’est simplement le regard que l’on porte sur lui qui a évolué. « Le plus surprenant, poursuit la jeune femme, ce sont les répercussions que ce travail a sur notre corps : on est en santé ! ».  Cette expérience du « retour au centre », elle le partage depuis plusieurs années. Et les résultats auprès des personnes qu’elle accompagne sont tels qu’elle a eu envie de prolonger l’expérience lors d’une retraite, en groupe. « La puissance et l’énergie du groupe vont multiplier d’autant les apprentissages. Comme autant de miroirs sur lesquels se refléter. » Une semaine au cœur de la nature pour retrouver sa nature Pendant des séjours d’une semaine, Johanne va accompagner un groupe à la découverte d’eux-mêmes de différentes manières et de manière unique. Alimentation, écriture, partage, balade, silence,… chacun à son propre rythme, va être invité à se regarder, à écouter son corps, ses émotions. Cette retraite « c’était une évidence qu’elle se déroule dans les Vosges. Avant tout parce que je me choisis moi, sourit-elle. Et ce lieu, situé en pleine nature se prête bien à l’introspection. À son contact, on revient à notre nature véritable. » À travers différents ateliers, pendant les temps de repas, seul ou en groupe, chaque participant va donc être invité à « retirer le masque qu’il porte pour faire « bonne figure », à déconstruire tout ce qui n’est pas utile, à lever tous les voiles afin de voir clairement son véritable chemin. Et découvrir ce que Johanne a elle-même expérimenté par ce processus dit de « dépouillement » : la paix intérieure. CARTE SENSORIELLE Pour en savoir plus : retrouvez Johanne sur son site : https://naturalistic.fr/

Le retour du Tour de France féminin

Depuis 2018, Aline Clément défend le cyclisme et le sport au féminin de manière large, en roulant sur le pas des hommes du Tour de France avec l’équipe « Donnons des Elles au vélo J-1« . Outre le défi sportif et la finalité de voir renaître un tour de France féminin, la jeune femme entend, par son engagement, promouvoir la pratique sportive « comme un remède qui fait du bien sur de nombreux plans. » Pour comprendre le parcours d’Aline, il faut remonter en 2017. En surfant sur un site de partage d’activités sportives, elle tombe sur un échange entre internautes. Ils évoquaient le passage, dans les Vosges, d’une étape cycliste féminine d’une épreuve appelée « Donnons des Elles au vélo J-1 » et de la possibilité de les soutenir en courant avec elles. Les coureuses de l’épreuve devaient effectuer toutes les étapes du Tour de France un jour avant le passage des hommes, avec l’objectif affiché de montrer que les femmes sont tout à fait capables de réaliser ce défi sportif. La finalité ? Réinstaurer un Tour de France féminin, par étapes médiatisés. Comme il en existait avant 1989. “Un gagnant est un rêveur qui n’abandonne jamais. »Nelson Mandela. Une dizaine de femmes cyclistes et autant de membres dans le staff Séduite pas le message véhiculé, Aline pose sa candidature l’année suivante pour participer au projet et elle est retenue. Pendant quatre années de suite. « Les femmes font autant de sacrifices que les hommes, ce n’était pas juste qu’elles ne puissent, comme eux, participé au Tour de France. »  Tout comme les 13 femmes originaires d’un peu partout en France qui courent à ses côtés, elle prépare chaque épreuve avec rigueur. Recherche de partenariats, gestion logistique, etc. Contrairement à leurs homologues masculins, l’organisation est gérée à la fois par les coureuses et les membres du staff. Ensemble ils préparent les étapes, les rapatriements, les réservations d’hébergements…  « Nous ne sommes pas sur un format « course », il n’y a pas de chrono. Et à chaque fin d’étape on prend le temps d’échanger avec les élus locaux pour évoquer notamment leur vision d’un tour de France féminin.«  En attendant le Tour des femmes Lors de l’édition 2019, l’ASO (Amaury Sport Organisation, organisme gérant le Tour de France) annonçait officiellement, l’organisation d’un tour féminin en 2020, avec passage de témoin sur Champs Elysées, à la fin du Tour de France des hommes. Le Covid ayant boulversé le calendrier sportif et notamment reporté les JO, le tour se déroulera normalement en 2022. En attendant en juin 2021, les coureuses de « Donnons les Elles au vélo J-1 » se sont lancées, comme lors des précédentes éditions, un jour avant les hommes, pour garder la dynamique. « Mais le message était différent, plus axé sur la promotion du cyclisme féminin dans les territoires traversés. Chaque fille a fédéré autour d’elles des hommes et des femmes pour qu’ils viennent rouler sur une étape avec elles ». Les Vosges n’étant pas traversé par le Tour, Aline a proposé une étape jumelle de l’étape Bretonne le 26 juin : 2300 m de dénivelé au départ d’Epinal pour rejoindre Mortagne. Ainsi, le 26, pendant qu’Aline se lançait depuis la Bretagne, un groupe roulait en parallèle depuis les Vosges. Les Vosgi’elles, association créée autour d’elle pour développer et promouvoir le sport féminin dans les Vosges, et préparer les participants à l’épreuve jumelle, était née. Promouvoir le sport féminin dans les Vosges  « Plus qu’un projet ponctuel, cette association c’est surtout pour moi, un moyen de montrer que le sport est une belle aventure qui se partage à plusieurs. L’idée est de faire se rencontrer des gens pour qu’ils s’entrainent ensemble, plusieurs jours par semaine. Pas qu’au cyclisme, mais aussi au trail, au VTT, au cross fit… C’est plus motivant de faire du sport à plusieurs, cela peut enclencher le déclic pour s’accrocher à une activité physique régulière. » Derrière cette volonté d’accompagner les femmes, et les hommes, vers une pratique sportive plus fréquente, comme elle peut le faire avec ses élèves de collège, Aline défend aussi l’idée que le sport est un mode de vie qui « nous fait nous sentir mieux, nous pousse à explorer nos limites, à partager nos expériences. » C’est un remède gratuit qui fait du bien sur de nombreux plans. « On y vit des émotions incroyables et la pratique du sport, quel qu’il soit, procure de vrais plaisirs. Des sensations particulières que je n’ai vécues nul part ailleurs. »  Plus qu’un métier ou une passion, le sport, pour Aline c’est une philosophie de vie. CARTE SENSORIELLE Pour en savoir plus : suivez les Vosgi’elles sur les réseaux sociaux

Sur Terre, un lieu pour créer, s’émerveiller

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« Un jour d’importants changements surviennent dans notre vie. Ils provoquent de tels bouleversements que cela impacte autant le côté perso et que le côté pro » . Ces chambardements Marine Antoine, a, un jour, décidé d’arrêter de les affronter pour, au contraire, écouter, s’écouter. Une question lui est alors revenue en tête, maintes fois chuchotée par une amie bienveillante qui la guide aujourd’hui encore : « c’est quoi ton rêve ? ».Son rêve c’est « Sur Terre », un lieu de créations, de partages, de cuisines, de paroles qui ouvre ses portes à la fin du mois de juin. « Ce lieu est la continuité de mon parcours de vie« , précise Marine Antoine, artiste plasticienne, connue pour ses créations douces et hautes en couleurs. « Il fait suite à de nombreux changements dans ma vie personnelle…  » Créatrice, animatrice d’ateliers autour du dessin et du carnet de voyage, Marine se réveille un matin avec cette idée : elle souhaite s’installer à la campagne, dans une ferme pour travailler et créer un endroit où  » les gens seront invités à fabriquer des choses ensemble. « Quelques clics plus tard la voici à Viménil. « En entrant dans la maison j’ai senti que c’était elle. Les espaces pour les ateliers se matérialisaient sous mes yeux. «  Soufflant dans un sourire complice : « quand tout concorde, il faut suivre le mouvement. » Un espace pour entrer en résonance avec le monde Cheminant son idée première, tout en découvrant chaque recoin, Marine en vient à une évidence : c’est par le jardin qu’il faut, en premier lieu, appréhender la maison. Elle plante alors des arbres, un bouquet de bouleaux et un châtaignier. Puis elle repense l’intégralité de l’extérieur pour limiter au maximum l’arrosage. Son objectif : entrer en résonance avec le monde.Car les aléas de la vie faisant, Marine a eu maintes fois à s’interroger sur le sens de la vie, sur les raisons de la présence de l’homme sur terre, arrivant à cette question essentielle : « qu’est-ce qu’on fait là, sur terre ? » Et « comment je vis maintenant ? Qu’est-ce que moi, à ma petite échelle je peux faire. « … Sur terre était né. “Et toi, tu rêves de quoi ? »Maryse Lallemand. Avec l’aide d’un architecte et sous contrôle d’un thermicien, elle rénove la ferme de 1810 de façon à ce qu’elle soit aussi adaptée au changement climatique. L’objectif était de réduire la consommation d’énergie au maximum. Que la maison conserve le frais l’été et qu’elle soit suffisamment isolée pour qu’il y fasse chaud l’hiver. Une citerne de récupération d’eau de pluie est placée sous la maison, des brises-soleil se ferment automatiquement si ce dernier est trop important et des panneaux solaires chauffent l’eau. Pour savourer chaque étape de la transformation et être pleinement dans le flux, Marine plante la tente dans le jardin et suit l’évolution des travaux, se réjouissant d’échanger avec les différents artisans. Des ateliers pour créer, penser, imaginer demain La ferme de 1810 est aujourd’hui complètement transformée, accueillant un atelier au rez-de-chaussée, un plateau à l’étage pour les futurs concerts et rencontres, une cuisine, une chambre d’hôte, un espace dedans/dehors. Autant de lieux complémentaires pour organiser des séances de pratiques artistiques, des rencontres culturelles par petits groupes ou des soirées pour discuter : transmission, apprentissage, échanges, partages. Et « être bien ensemble avant tout ! « comme le souligne Marine sur son site internet. Journée danse, atelier cuisine de fruits de saison, haïku, origami, soirée chanson, roman, rencontre philo, récital de piano,… La programmation est déjà bien remplie et s’annonce aussi riche qu’éclectique. Les enfants auront également droit à leur atelier autour de la terre. Quant aux hôtes qui auront le bonheur de séjourner à la ferme et pourront sillonner le secteur à vélos. CARTE SENSORIELLE Pour en savoir plus : découvrez le site internet du lieu : https://surterre.info/

Ferme aquaponique des Vosges, la culture de plantes au naturel

aquaponie vosges

Noémie Charpentier est un sacré bout de femme. En 2019 elle lâche son job en CDI pour créer, dans l’ancienne ferme de ses grands-parents, au bord du lac de Bouzey, la première ferme aquaponique des Vosges. L’idée : cultiver des légumes et fruits de saison grâce à des excréments de poissons, le tout en circuit fermé. Deux ans et cinq tonnes de légumes après la création de la ferme, la jeune entrepreneuse revient sur la genèse de cette idée pas si folle. « J’ai toujours aimé les poissons » sourit la jeune femme en commençant son récit… Un jour elle tombe sur un article vantant les mérites et les principes de l’aquaponie*. Il s’agit d’un écosystème qui unit la culture de plantes et l’élevage de poissons dont les déjections servent d’engrais.Dit comme cela, ça parait simple. Oui et non… Intriguée et inspirée, Noémie se documente, se renseigne. Des fermes de ce type existent en France. La première, à Bordeaux, fonctionne avec des truites, tout comme celle de Normandie. Mais la truite ne vit pas toute l’année. L’été, elle souffre des conditions climatiques, la ferme ne fonctionne donc que pendant 8 mois.  « Je voulais pourvoir cultiver les plantes toute l’année, il fallait donc que je trouve un poisson qui aime le chaud et le froid ». Alors Noémie cherche encore. Mais dans les autres pays, c’est un poisson interdit en France qui est utilisé : le Tilapia. Il faut donc trouver une autre espèce. Et si possible une espère omnivore qui pourrait donc se nourrir des racines des légumes cultivés et de tous les déchets végétaux possibles. Une caractéristique dont dispose le poisson rouge… Une culture optimisée, en circuit fermé Noémie imagine alors un système plus petit, chez elle, pour tester le principe et fait pousser ses premiers légumes avec ses poissons rouges. « Je trouvais génial ce côté naturel de produire des légumes en utilisant les excréments de poissons qui sont souvent vus comme des pollueurs. Ici, ils sont valorisés grâce aux plantes. En plus on fait de réelles économies d’eau. » Les poissons déposent donc dans l’eau leurs excréments qui s’y diluent. L’eau ainsi chargée en déjections passe par un filtre où se trouvent des bioball** qui fixent les bactéries et gèrent le taux de nitrate. L’eau enrichie part ensuite nourrir les plantes. Celles-ci puisent les nutriments dont elles ont besoin pour grandir, laissant en fin de circuit une eau filtrée et oxygénée. L’expérience à domicile s’avérant concluante, la suite est évidente. L’heure était venue d’expérimenter plus en profondeur la chose. Forte de son expertise en maintenance industrielle sur des lignes de production, Noémie étudie le projet dans son ensemble, lance un financement participatif et aménage sa première ligne de cultures dans une partie de la ferme familiale. Retrouver le vrai goût des fruits et légumes Toute la famille retrousse ses manches pour l’aider dans ce projet un peu fou. Electricité, création de bassins en cascade, dispersage des semis dans les billes d’argile, piquage des plantes à boutures… Tout est pensé, réfléchi, y compris la ruche à bourdons utile pour polliniser les fleurs qui donneront naissance aux fruits et légumes. Nous sommes en avril 2019. Cela fonctionne, reste plus qu’à convaincre les banques pour finaliser le projet. Mais les banquiers ont besoin d’être rassurés. Alors Noémie ajoute des poules à son projet. 200 volatiles plus tard, le prêt est accordé, Noémie quitte son CDI et c’est parti pour la grande aventure… Mais c’était sans compter sur l’arrivée d’une autre difficulté et ses conséquences  : la Covid, le confinement et l’interdiction de transporter des animaux vivants. Il allait falloir attendre que les poissons arrivent pour démarrer…. « J’ai perdu du temps mais les légumes ont attendu. En mai les poissons ont rejoint les bacs et en septembre tout était opérationnel. ».   A la ferme de l’Abbaye, dans les 1000 m2 de serre, poussent tranquillement des légumes et fruits de saison, des herbes aromatiques et des fleurs. Ces dernières assurent quant à elles, la gestion des nuisibles (ces pucerons et autres insectes qui, sans ces fleurs, s’attaqueraient aux fruits et légumes). Les premiers clients ont redécouvert ici le vrai goût des produits, grâce à cette manière on ne peut plus naturel de faire pousser des légumes. Si vous souhaitez en apprécier les propriétés gustatives, rendez-vous, sur place, dans la boutique, ou en ligne, sur le site internet (https://lavenirestdanslassiette.fr.). Noémie organise également des visites guidées (quand celles-ci sont possibles évidemment) pour les écoles et les particuliers. Infos et renseignements : https://lavenirestdanslassiette.fr. *Le mot aquaponie, traduction de l’anglais aquaponics, est un mot-valise qui résume le mode de culture issu de la fusion des mots aquaculture et hydroponie, le premier étant l’élevage de poissons et de végétaux en milieu aquatique, le second se rapportant à la culture de plantes réalisée sur un substrat régulièrement irrigué d’une solution nutritive. (source : dossier jardinage du quotidien Le Monde). ** Billes qui permettent un contrôle microbiologique quantitatif en favorisant le développement de bactéries et en optimisant la filtration biologique afin de conserver l’équilibre de l’eau. CARTE SENSORIELLE Aller plus loin : site internet de la ferme aquaponique de l’Abbaye : https://lavenirestdanslassiette.fr.

Les Vosges dévoilent leur sensibilité dans Druidéesse

druideesse spécial Vosges

Quand on parle des Vosges vous pensez à quoi ? A la montagne ? A des sapins ? Une classe de neige ? A des gens un peu rustres ? Vous n’avez pas tout à fait tord. Mais les Vosges ce sont bien plus que ça. Ce sont aussi des traditions, une nature sauvage et magique, pleine d’énergies. Et des habitants amoureux de leur terre et soucieux de sa préservation. Une authenticité retranscrite avec naturel par Marie et Olivier Cochard, dans le dernier numéro de Druidéesse.  Après le Canada, la Bretagne, c’est le territoire des Vosges qui se dévoile dans le volume #5 de Druidéesse. Un territoire auquel les deux fondateurs du magazine n’avaient pas forcément pensé, mais qui semble les avoir choisi, eux, comme témoins. « Les Vosges, c’est d’abord une rencontre avec Gabrielle et William, sur un salon, à Paris. Un couple charmant qui vendait des tisanes, des hydrolats, des baumes et une huile essentielle« . Tout est parti de là. D’une odeur particulière. Celle du sapin pectiné. Marie leur parle du Canada, sujet du dernier magazine qu’Olivier et elle publient deux fois par an. Le couple fait un parallèle avec les Vosges, leur « petit canada », photos à l’appui et invite leurs voisins de salon à venir y séjourner quelques jours. Les mois passent et Marie reçoit une invitation à ouvrir le festival du féminin programmé au Tholy, dans les Vosges. Coïncidence ou pas, l’occasion était toute trouvée. La magie des rencontres que Marie et Olivier feront cet automne-là dans les Vosges achèveront de les convaincre de consacrer leur prochain numéro au département. « Nous avons découvert des habitants profondément ancrés dans leur territoire, amoureux de cette terre et de l’histoire des lieux. Des hommes et des femmes authentiques, sensibles, doux comme le relief des vallons.«  Des personnalités précisément dans l’esprit de Druidéesse. « Nos lieux nous façonnent ». – Nicolas Castano, photographe Si la nature avait un porte-parole, il s’appellerait Druidéesse Plus qu’un magazine, Druidéesse est un guide, un objet à part dans le monde de la revue puisqu’il ne parait que 2 fois par an, aux équinoxes. Sa vocation n’est pas de promouvoir un produit ou un secteur, mais de partager, transmettre les expériences, richesses cueillies ici et là par leurs auteurs. Comme des passeurs, ils créent, avec Druidéesse, « des liens entre deux mondes, entre les gens coupés de la nature et ceux qui y sont très attachés. » A l’origine, Marie Cochard, issue d’une formation art du spectacle, journaliste dans la vie qui, à l’occasion de son arrivée en Gironde, s’initie à l’ethnobotanique et à la « médecine des simples ». Cette période réveille ses souvenirs d’enfance en Normandie avec ses grands-parents. Son grand-père l’emmenait se promener en forêt récolter des marrons, des champignons ou encore lui préparait des tisanes de thym au miel, pleines d’amour, tandis que son arrière grand-mère cueillait du cresson dans la rivière pour s’offrir un billet au bal. Sans oublier le souvenir de sa grand-mère paternelle, initiée aux arts divinatoires par sa propre grand-mère, qui ont nourri son imaginaire d’enfant. « A un moment de ma vie, j’ai ressenti le besoin, à mon tour, de partager cette culture transmise par nos aînés. Les méthodes de conversation, les manières de se soigner naturellement, s’alimenter… Nos ancêtres vivaient en harmonie avec la nature. Ils avaient compris que c’était bon pour eux. Simplement ». Par l’intermédiaire de Druidéesse, Marie transmet les recettes qu’elle a glanées ici et là. Car elle en est convaincue, la nature a un pouvoir insoupçonné. Celui de nous nourrir, de nous guérir, de nous enrichir spirituellement, de nous renforcer. Encore plus à certaines saisons charnières, appelées « Equinoxes ». Mais si nos grands-parents vivaient en harmonie avec cette nature, une majorité l’a peu à peu oubliée. Pour renouer ce lien, Marie et Olivier sillonnent les territoires, retranscrivant leurs découvertes dans Druidéesse. Les Vosges, un terreau fertile de légendes et de savoirs Et ce qu’ils ont trouvé dans les Vosges, a dépassé leurs attentes. « En plus de l’eau, de la forêt, du minéral, nous avons découvert un territoire parfois mystique, regorgeant de légendes, avec une présence celte très forte et des hommes sensibles, ouverts à leur côté féminin, à leur créativité. Ils ont une approche très douce de la nature », confie Marie, touchée par la confiance que lui a accordée Lilian, co-créateur de La Figue dans le Poirier en lui avouant que son projet de jardin lui était apparu en rêve. « Il y a un grand parallèle entre les habitants de ce territoire et le relief », poursuit-elle illustrant ses propos par le travail de Guillaume Ougier de l’atelier Darbroche. Des créations tout en rondeur et en douceur. « Guillaume ne prévoit jamais à l’avance ce qu’il va fabriquer ». C’est le bois qu’il récolte notamment lors de ses errances, qui va lui parler. Sa forme va lui donner l’idée de l’objet à venir. « Les Vosgiens ont ce désir de perpétuer les traditions tout en les enrichissant de fraicheur, de modernité. Le jardin comestible, très dans l’ère du temps, en est un bel exemple. Tous, à leur manière, ont à cœur de redonner vie à ce territoire. » CARTE SENSORIELLE